Le Théâtre de l’Atelier accueille jusqu’au 2 mars Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce, avec Vincent Dedienne dans le rôle de Louis, le fils de famille. Parallèlement à ce spectacle, le comédien s’est plongé dans le journal du même Lagarce (1977-1995) pour en tirer une adaptation : Il ne m’est rien arrivé, monologue bouleversant sur la vie intime du dramaturge.
Dans Il ne m’est rien arrivé, Vincent Dedienne dit les mots de Lagarce : la solitude, le sexe, la maladie. Il raconte avec une ironie cinglante comment un jeune homme né en 1957 en Haute-Saône se jette à corps perdu dans sa vie d’écrivain, de théâtre et d’homosexuel, amoureux de la chair. Vétu d’un pantalon de cuir noir, le sourire aux lèvres, la diction posée, il décrit “ses amours de rencontre dans des lieux sordides et furtifs”, les déboires financiers du Théâtre de la roulotte qu’il a fondé, la vie qu’il regarde autrement depuis qu’il apprend à 31 ans qu’il est séropositif. La langue de Lagarce est précise, caustique, libre, elle va droit au but. Malgré la maladie qui le ronge, la médiocrité de sa famille, la disparition de ceux qu’il admire : Foucault, Koltès, Guibert… il choisit de “continuer de plus belle à tricher. Sourire, faire le bel esprit. Et taire la menace de la mort (...) comme le dernier sujet d’un dandysme désinvolte”. C’est poignant, courageux et magnifique.
Il ne m’est rien arrivé
D’après le Journal de Jean-Luc Lagarce
Mise en scène de Johanny Bert
Avec Vincent Dedienne et Irène Vignaud, dessinatrice au plateau
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