Cette année, pour la première édition du tout nouveau directeur du festival, Tiago Rodrigues, on a assisté à des tentatives plus ou moins réussies. Welfare de Julie Deliquet, adapté du documentaire du même nom de Frederick Wiseman, n’a pas convaincu : on cherche l’émotion et la tension dramatique dans l’attente kafkaïenne de ces laissés-pour-compte new-yorkais qui peuplent la cour d’honneur. Pauline Bayle, qui elle s’est attaquée à Virginia Woolf en adaptant plusieurs de ces textes dont Les vagues, ne relève pas non plus le défi. Malgré une scénographie sublime et des comédiens remarquables, la langue poétique de l’autrice anglaise demeure abstraite, impénétrable. C’est en revanche du côté de la dramaturge allemande Susanne Kennedy qui propose Angela (A Strange Loop) au gymnase du lycée Aubanel, que vient la rencontre. Un théâtre étrange qui questionne la réalité grâce à une combinaison parfaite du décor, de la vidéo immersive, du jeu et de l'usage du son, qui provoque une expérience extrêmement puissante. Le public, qui suit la vie d’Angela, influenceuse atteinte d’une maladie, plonge dans une faille, un entre-deux peuplé d’êtres dont l’humanité a muté. Le spectacle qui pose plus de questions qu’il ne donne de réponses, sidère et bouscule : pari gagné !
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